| Titre : |
Evaluation du statut des cameleons de Madagascar |
| Type de document : |
texte imprimé |
| Auteurs : |
Lee D. Brady ; Richard A. Griffiths |
| Editeur : |
Union Mondiale pour la Nature (UICN) |
| Année de publication : |
1999 |
| Importance : |
91 p |
| Langues : |
Français (fre) |
| Catégories : |
SCIENCES DE LA VIE
|
| Mots-clés : |
MADAGASIKARA CAMELEON ECOLOGIE ETUDE DE CAS FAUNE TAXON |
| Résumé : |
Selon des rapports récents, certaines espèces de caméléons de Madagascar seraient menacées par la destruction de l' habitat et le prélèvement pour les marchés occidentaux d' animaux de compagnie. Toutefois, ni l' état des populations de caméléons ni les conséquences des menaces ne sont bien compris. Le présent projet avait pour but d' aider l' Organe de gestion CITES de Madagasikara à rassembler des informations sur les caméléons dont la situation est préoccupante en raison des volumes atteints par le commerce. Les espèces qui, selon le Comité pour les animaux de la CITES, sont les plus menacées sont: Calumma brevicornis, C. globifer, C.nasuta, C.parsonii, Furcifer antimena, F. balteatus, F. campani, F. minoret F. willsii. Des informations ont aussi été rassemblées sur toutes les autres espèces rencontrées durant le projet. Des études de terrain ont eu lieu de novembre 1998 à janvier 1999 dans le Parc national de Mantadia, la Réserve spéciale d' Analamazoatra et la région environnante (630 hommes/jours). Neuf zones séparées, qui différaient par le degré apparent de perturbation subie par les forêts, ont été sélectionnées- La densité des caméléons a également été estimée d' après des travaux de terrain précédents menés dans le Parc national de Ranomafana et dans la Forêt d' Andranomay (1050 (hommes/jours). Une surveillance continue durant l' été, à Ranomafana, a permis d' étudier les fluctuations annuelles des populations de certaines espèces.
Les caméléons ont été échantillonnés la nuit, dans des lignes-transects placées au hasard. Les transects ont été parcourus par des équipes composées de deux personnes à la vitesse de 0,8 à 1,2 m par minute. Pour tous les caméléons, l' espèce, le sexe et le stade de vie ont été déterminés. La position exacte des sites de repos (distance le long du transept, distance perpendiculaire au transept et hauteur) a été enregistrée ainsi que le temps d' étude de chaque individu. La densité de population a été estimée par échantillonnage des distances. Des cartes de distribution ont été réalisées à partir des données obtenues dans le cadre du projet et de toutes les autres sources
disponibles de la littérature. Les dimensions de l' aire de répartition de chaque espèce ont été estimées à l' aide de polygones convexes minimums puis on a calculé l' étendue de l' habitat adéquat restant à l' intérieur de l' aire de répartition de chaque espèce, à l' aide du SIG. L' estimation de la population nationale a été calculée en multipliant la densité locale de chaque espèce (selon des intervalles de confiance minimaux et maximaux de 95 pour cent) par la superficie d' habitat adéquat restant dans l' aire de répartition calculée pour chaque espèce. Les villages situés près de chaque site d' étude ont également été visités et des techniques d' Évaluation rurale participative ont servi à déterminer comment la population locale perçoit l' herpétofaune et la conservation. D' autres entretiens avec des pourvoyeurs de caméléons et des exportateurs ont permis de mettre en lumière certains aspects clés du commerce des caméléons. Une étude des permis de capture et des systèmes CITES de permis d' exportation a eu lieu en
collaboration avec l' Organe de gestion CITES de Madagasikara à Antananarivo- Les caméléons sont organisés en populations structurées et regroupées de manière distincte selon le stade de vie. Étant donné la rareté des données publiées, nous n' avons pu obtenir qu' une estimation rudimentaire de la réduction des aires de répartition. Pour les espèces qui occuperaient des habitats primaires, le taux d' occupation de l' aire de répartition est apparu très faible, variant entre 3 pour cent pour F. willsiiet 44 pour cent pour F. antimena. La destruction et la fragmentation marquées de l' habitat dans l' aire de répartition de chaque espèce sont les causes du déclin significatif du nombre d' individus au niveau national. Dans le Parc national de Ranomafana, les densités locales de caméléons de forêt ombrophile présentaient peu de variations annuelles. En revanche, les variations étaient considérables entre différents sites d' étude, même dans des blocs d' habitat contigus. Ces variations ont donné lieu à des estimations minimales et maximales des populations nationales très variables ce qui souligne la nécessité de mener des travaux de recherche plus précis et à long terme dans le but de révéler les mécanismes de régulation des populations de caméléons. ll y a eu une escalade du commerce des caméléons dans les années 1990 qui a culminé, pour la plupart des espèces, en 1993-1994. Des entretiens avec des pourvoyeurs, des intermédiaires et des exportateurs révèlent des taux de mortalité post-capture s' élevant à 50 pour cent- certains intermédiaires expédient même des quantités compensatoires 10 à 25 pour cent supérieures à la commande des exportateurs- La structure des prix du commerce des caméléons à Madagascar est mal réglementée et il existe des différentiels de prix considérables entre le pourvoyeur, l' intermédiaire et l' exportateur. Un moratoire sur le commerce a été recommandé par le Comité permanent de la CITES pour toutes les espèces à l' exception de: F. lateralis, F. oustaleti, F. pardalis etF. verrucosus. Le commerce autorisé de ces quatre espèces a continué d' augmenter et, en 1999, l' Organe de gestion CITES de Madagascar a imposé des quotas d' exportation de 2000 individus par espèce dans le cadre d' un nouveau Programme de gestion adaptative. Bien que des caméléons morts soient utilisés pour
certaines pratiques traditionnelles, nous estimons que les petites quantités utilisées par les communautés locales ne sauraient constituer une menace pour les populations sauvages. En revanche, le prélèvement non durable à des fins commerciales, pour le marché international, pourrait décimer des populations locales, y compris d' espèces qui sont considérées comme relativement abondantes. À l' avenir, les programmes d' utilisation durable devraient viser à fixer les quotas d' après les densités de populations spécifiques à chaque site et le taux de prélèvement devrait être surveillé à l' aide de modèles écologiques et bioéconomiques. À ce jour, les centres d' élevage en captivité n' ont pas réussi à produire des quantités importantes d' individus et presque tous les caméléons exportés commercialement de Madagascar sont capturés dans la nature. Tant qu' il ne sera pas possible de déterminer de manière fiable si un spécimen a été prélevé dans une population sauvage ou s' il provient d' un élevage en captivité,
nous sommes d' avis que Madagascar ne devrait pas exporter de caméléons élevés en captivité. |
| Numéro du document : |
19B |
| Niveau Bibliographique : |
1 |
| Bull1 (Theme principale) : |
INVENTAIRE FAUNISTIQUE |
Evaluation du statut des cameleons de Madagascar [texte imprimé] / Lee D. Brady ; Richard A. Griffiths . - Union Mondiale pour la Nature (UICN), 1999 . - 91 p. Langues : Français ( fre)
| Catégories : |
SCIENCES DE LA VIE
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| Mots-clés : |
MADAGASIKARA CAMELEON ECOLOGIE ETUDE DE CAS FAUNE TAXON |
| Résumé : |
Selon des rapports récents, certaines espèces de caméléons de Madagascar seraient menacées par la destruction de l' habitat et le prélèvement pour les marchés occidentaux d' animaux de compagnie. Toutefois, ni l' état des populations de caméléons ni les conséquences des menaces ne sont bien compris. Le présent projet avait pour but d' aider l' Organe de gestion CITES de Madagasikara à rassembler des informations sur les caméléons dont la situation est préoccupante en raison des volumes atteints par le commerce. Les espèces qui, selon le Comité pour les animaux de la CITES, sont les plus menacées sont: Calumma brevicornis, C. globifer, C.nasuta, C.parsonii, Furcifer antimena, F. balteatus, F. campani, F. minoret F. willsii. Des informations ont aussi été rassemblées sur toutes les autres espèces rencontrées durant le projet. Des études de terrain ont eu lieu de novembre 1998 à janvier 1999 dans le Parc national de Mantadia, la Réserve spéciale d' Analamazoatra et la région environnante (630 hommes/jours). Neuf zones séparées, qui différaient par le degré apparent de perturbation subie par les forêts, ont été sélectionnées- La densité des caméléons a également été estimée d' après des travaux de terrain précédents menés dans le Parc national de Ranomafana et dans la Forêt d' Andranomay (1050 (hommes/jours). Une surveillance continue durant l' été, à Ranomafana, a permis d' étudier les fluctuations annuelles des populations de certaines espèces.
Les caméléons ont été échantillonnés la nuit, dans des lignes-transects placées au hasard. Les transects ont été parcourus par des équipes composées de deux personnes à la vitesse de 0,8 à 1,2 m par minute. Pour tous les caméléons, l' espèce, le sexe et le stade de vie ont été déterminés. La position exacte des sites de repos (distance le long du transept, distance perpendiculaire au transept et hauteur) a été enregistrée ainsi que le temps d' étude de chaque individu. La densité de population a été estimée par échantillonnage des distances. Des cartes de distribution ont été réalisées à partir des données obtenues dans le cadre du projet et de toutes les autres sources
disponibles de la littérature. Les dimensions de l' aire de répartition de chaque espèce ont été estimées à l' aide de polygones convexes minimums puis on a calculé l' étendue de l' habitat adéquat restant à l' intérieur de l' aire de répartition de chaque espèce, à l' aide du SIG. L' estimation de la population nationale a été calculée en multipliant la densité locale de chaque espèce (selon des intervalles de confiance minimaux et maximaux de 95 pour cent) par la superficie d' habitat adéquat restant dans l' aire de répartition calculée pour chaque espèce. Les villages situés près de chaque site d' étude ont également été visités et des techniques d' Évaluation rurale participative ont servi à déterminer comment la population locale perçoit l' herpétofaune et la conservation. D' autres entretiens avec des pourvoyeurs de caméléons et des exportateurs ont permis de mettre en lumière certains aspects clés du commerce des caméléons. Une étude des permis de capture et des systèmes CITES de permis d' exportation a eu lieu en
collaboration avec l' Organe de gestion CITES de Madagasikara à Antananarivo- Les caméléons sont organisés en populations structurées et regroupées de manière distincte selon le stade de vie. Étant donné la rareté des données publiées, nous n' avons pu obtenir qu' une estimation rudimentaire de la réduction des aires de répartition. Pour les espèces qui occuperaient des habitats primaires, le taux d' occupation de l' aire de répartition est apparu très faible, variant entre 3 pour cent pour F. willsiiet 44 pour cent pour F. antimena. La destruction et la fragmentation marquées de l' habitat dans l' aire de répartition de chaque espèce sont les causes du déclin significatif du nombre d' individus au niveau national. Dans le Parc national de Ranomafana, les densités locales de caméléons de forêt ombrophile présentaient peu de variations annuelles. En revanche, les variations étaient considérables entre différents sites d' étude, même dans des blocs d' habitat contigus. Ces variations ont donné lieu à des estimations minimales et maximales des populations nationales très variables ce qui souligne la nécessité de mener des travaux de recherche plus précis et à long terme dans le but de révéler les mécanismes de régulation des populations de caméléons. ll y a eu une escalade du commerce des caméléons dans les années 1990 qui a culminé, pour la plupart des espèces, en 1993-1994. Des entretiens avec des pourvoyeurs, des intermédiaires et des exportateurs révèlent des taux de mortalité post-capture s' élevant à 50 pour cent- certains intermédiaires expédient même des quantités compensatoires 10 à 25 pour cent supérieures à la commande des exportateurs- La structure des prix du commerce des caméléons à Madagascar est mal réglementée et il existe des différentiels de prix considérables entre le pourvoyeur, l' intermédiaire et l' exportateur. Un moratoire sur le commerce a été recommandé par le Comité permanent de la CITES pour toutes les espèces à l' exception de: F. lateralis, F. oustaleti, F. pardalis etF. verrucosus. Le commerce autorisé de ces quatre espèces a continué d' augmenter et, en 1999, l' Organe de gestion CITES de Madagascar a imposé des quotas d' exportation de 2000 individus par espèce dans le cadre d' un nouveau Programme de gestion adaptative. Bien que des caméléons morts soient utilisés pour
certaines pratiques traditionnelles, nous estimons que les petites quantités utilisées par les communautés locales ne sauraient constituer une menace pour les populations sauvages. En revanche, le prélèvement non durable à des fins commerciales, pour le marché international, pourrait décimer des populations locales, y compris d' espèces qui sont considérées comme relativement abondantes. À l' avenir, les programmes d' utilisation durable devraient viser à fixer les quotas d' après les densités de populations spécifiques à chaque site et le taux de prélèvement devrait être surveillé à l' aide de modèles écologiques et bioéconomiques. À ce jour, les centres d' élevage en captivité n' ont pas réussi à produire des quantités importantes d' individus et presque tous les caméléons exportés commercialement de Madagascar sont capturés dans la nature. Tant qu' il ne sera pas possible de déterminer de manière fiable si un spécimen a été prélevé dans une population sauvage ou s' il provient d' un élevage en captivité,
nous sommes d' avis que Madagascar ne devrait pas exporter de caméléons élevés en captivité. |
| Numéro du document : |
19B |
| Niveau Bibliographique : |
1 |
| Bull1 (Theme principale) : |
INVENTAIRE FAUNISTIQUE |
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