Titre : |
Entre désertification et reverdissement du Sahel, que se passe-t-il vraiment ? |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Pierre Hiernaux, Auteur ; Laurent Kergoat, Auteur ; Cécile Dardel, Auteur |
Importance : |
p 135-151 |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
Ce chapitre vise à faire le point sur la « désertification » du Sahel, source de polémiques depuis quelques décennies, et son « reverdissement », un terme apparu avec les premières observations satellitaires de la couverture végétale datant des années 1970-1980. Le débat entre les partisans de ces deux théories,opposées, est en effet bien réel, et d’autant plus important que cette région du monde est connue pour sa forte sensibilité aux aléas climatiques. L’apport particulier de ces travaux réside dans l’utilisation conjuguée de données de
télédétection, permettant de couvrir l’échelle du Sahel sur les trente dernières années, avec l’analyse de mesures de terrain effectuées sur le long terme au Mali et au Niger. La combinaison de ces différentes sources de données nous permettra de mieux comprendre l’évolution de la couverture végétale au Sahel sur les trois dernières décennies, et de vérifier la cohérence des observations satellitaires effectuées dans ce
but. Nous verrons ainsi que le reverdissement est indéniable, à l’échelle du Sahel, mais qu’à une échelle plus fine des tendances opposées peuvent aussi être observées, ce qui appelle à la prudence quant aux diagnostics globaux sur l’évolution de la couverture végétale sur le long terme. La désertification des terres arides et semi-arides de notre planète suscite depuis de nombreuses années l’intérêt non seulement des scientifiques, mais aussi des différentes organisations internationales pour l’environnement, des médias et des
sociétés civiles. Ces régions sont en effet très sensibles aux variations climatiques, et en particulier à la variabilité des précipitations. Or le climat sahélien a connu une succession de périodes humides et de périodes plus sèches, et ce depuis des dizaines
de milliers d’années. De plus, depuis plusieurs décennies un accroissement très fort des populations a lieu, accompagné de modifications parfois très importantes de l’environnement (mise en culture, défrichement, déforestation, feux, etc.).
Récemment, les régions sahéliennes ont connu deux sécheresses extrêmement fortes, dans les années 1970 puis à nouveau au milieu des années 1980. Ces sécheresses sont comprises dans trois décennies déficitaires. Les conséquences de ces périodes de sécheresse sur les populations et sur l’environnement ont été
considérables et ont ravivé la théorie de la désertification du Sahel. Par exemple, plusieurs auteurs ont évoqué une extension spectaculaire du désert du Sahara, qui menace toutes les terres arables africaines à brève échéance. Cependant, faute de moyens plus appropriés, les
études publiées alors sont basées sur des observations localisées,
dans le temps comme dans l’espace. L’état de la végétation était observé à un endroit spécifique et à un moment précis pour établir un diagnostic de « désertification » local, voire pour en dériver par extrapolation des cartes de désertification
à des échelles beaucoup plus grandes (continentale, globale). Plusieurs auteurs néanmoins ont contesté cette vision des choses,
en faisant cas du cycle saisonnier de la végétation et de sa variabilité interannuelle ou encore en remettant en question les méthodes utilisées par les différentes institutions pour spatialiser les diagnostics de désertification. |
Numéro du document : |
PMB environnement/99 |
Niveau Bibliographique : |
2 |
Bull1 (Theme principale) : |
METEOROLOGIE;ATMOSPHERE;CLIMATOLOGIE |
Bull2 (Theme secondaire) : |
ATMOSPHERE ET CLIMATOLOGIE-CONSIDERATION GENERALE |
Entre désertification et reverdissement du Sahel, que se passe-t-il vraiment ? [texte imprimé] / Pierre Hiernaux, Auteur ; Laurent Kergoat, Auteur ; Cécile Dardel, Auteur . - [s.d.] . - p 135-151. Langues : Français ( fre)
Résumé : |
Ce chapitre vise à faire le point sur la « désertification » du Sahel, source de polémiques depuis quelques décennies, et son « reverdissement », un terme apparu avec les premières observations satellitaires de la couverture végétale datant des années 1970-1980. Le débat entre les partisans de ces deux théories,opposées, est en effet bien réel, et d’autant plus important que cette région du monde est connue pour sa forte sensibilité aux aléas climatiques. L’apport particulier de ces travaux réside dans l’utilisation conjuguée de données de
télédétection, permettant de couvrir l’échelle du Sahel sur les trente dernières années, avec l’analyse de mesures de terrain effectuées sur le long terme au Mali et au Niger. La combinaison de ces différentes sources de données nous permettra de mieux comprendre l’évolution de la couverture végétale au Sahel sur les trois dernières décennies, et de vérifier la cohérence des observations satellitaires effectuées dans ce
but. Nous verrons ainsi que le reverdissement est indéniable, à l’échelle du Sahel, mais qu’à une échelle plus fine des tendances opposées peuvent aussi être observées, ce qui appelle à la prudence quant aux diagnostics globaux sur l’évolution de la couverture végétale sur le long terme. La désertification des terres arides et semi-arides de notre planète suscite depuis de nombreuses années l’intérêt non seulement des scientifiques, mais aussi des différentes organisations internationales pour l’environnement, des médias et des
sociétés civiles. Ces régions sont en effet très sensibles aux variations climatiques, et en particulier à la variabilité des précipitations. Or le climat sahélien a connu une succession de périodes humides et de périodes plus sèches, et ce depuis des dizaines
de milliers d’années. De plus, depuis plusieurs décennies un accroissement très fort des populations a lieu, accompagné de modifications parfois très importantes de l’environnement (mise en culture, défrichement, déforestation, feux, etc.).
Récemment, les régions sahéliennes ont connu deux sécheresses extrêmement fortes, dans les années 1970 puis à nouveau au milieu des années 1980. Ces sécheresses sont comprises dans trois décennies déficitaires. Les conséquences de ces périodes de sécheresse sur les populations et sur l’environnement ont été
considérables et ont ravivé la théorie de la désertification du Sahel. Par exemple, plusieurs auteurs ont évoqué une extension spectaculaire du désert du Sahara, qui menace toutes les terres arables africaines à brève échéance. Cependant, faute de moyens plus appropriés, les
études publiées alors sont basées sur des observations localisées,
dans le temps comme dans l’espace. L’état de la végétation était observé à un endroit spécifique et à un moment précis pour établir un diagnostic de « désertification » local, voire pour en dériver par extrapolation des cartes de désertification
à des échelles beaucoup plus grandes (continentale, globale). Plusieurs auteurs néanmoins ont contesté cette vision des choses,
en faisant cas du cycle saisonnier de la végétation et de sa variabilité interannuelle ou encore en remettant en question les méthodes utilisées par les différentes institutions pour spatialiser les diagnostics de désertification. |
Numéro du document : |
PMB environnement/99 |
Niveau Bibliographique : |
2 |
Bull1 (Theme principale) : |
METEOROLOGIE;ATMOSPHERE;CLIMATOLOGIE |
Bull2 (Theme secondaire) : |
ATMOSPHERE ET CLIMATOLOGIE-CONSIDERATION GENERALE |
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