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Auteur Richard Lalou |
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Accompagne Les sociétés rurales face aux changements climatiques et environnementaux en Afrique de l’Ouest / Benjamin Sultan
Titre : Migrations saisonnières et changement climatique en milieu rural sénégalais : Forme ou échec de l’adaptation ? Type de document : texte imprimé Auteurs : Valérie Delaunay, Auteur ; Richard Lalou, Auteur Importance : p 287-313 Langues : Français (fre) Catégories : SCIENCES DE L'ENVIRONNEMENT Mots-clés : MIGRATION SAISONNIERE CHANGEMENT CLIMATIQUE MILIEU RURAL SENEGAL Résumé : Les déplacements humains comme conséquence des changements de l’environnement et du climat ne sont pas un phénomène nouveau. Pendant des siècles, les populations ont migré, souvent de façon saisonnière, suite aux modifications de leur environnement. Il s’agit même d’un principe de vie pour les populations nomades et pastorales, toujours
en quête de nouvelles ressources. Cependant, la question des relations entre les migrations et l’environnement n’a investi le débat scientifique que très récent, une première fois dans les années 1980, à l’occasion de la crise écologique majeure que furent les grandes sécheresses du Sahel et, une seconde fois, avec l’émergence
du paradigme du changement climatique, dans les années 1990. Cette réflexion se globalise au début des années 1990, quand la communauté internationale commence à reconnaître le défi mondial qu’est le changement climatique, ainsi que ses liens et ses impacts sur la mobilité humaine. À cette occasion, le débat se polarise entre deux visions théoriques de la migration environnementale. La
première approche, qui tend à dominer le débat, repose sur les théories conventionnelles de « répulsion/attraction » (push-pull theories). Les changements environnementaux dans les pays pauvres résultent d’une pression démographique sur les ressources naturelles, supérieure à la capacité de charge du territoire, provoquant en retour l’exode des populations. D’inspiration néo-malthusienne, cette approche
propose donc une explication « naturalisante », mécanique et totalisante, où la migration est le résultat d’une croissance de la population qui dépasse les limites des ressources naturelles. La migration environnementale est ainsi une fuite face à une
menace urgente – un abandon du milieu d’origine devenu inhospitalier –, un échec de l’auto-adaptation des individus et des systèmes. Pour ce courant de pensée, il s’agit par conséquent d’un déplacement forcé, commandé par le facteur environnemental. À ce titre, certains travaux sur les pays les plus pauvres décrivent la migration rurale-urbaine comme la réponse définitive aux difficultés des ménages ruraux qui ne parviennent à s’adapter ni à la pression foncière, ni au
désengagement de l’État dans les filières agricoles, ni
à la dégradation de l’environnement. Même si les migrations des ruraux surviennent plus souvent quand les pluies annuelles sont insuffisantes et que la sécurité alimentaire des ménages n’est plus assurée, elles répondent aussi à une stratégie collective, définie au niveau de l’exploitation agricole. Ces analyses considèrent que les relations entre les changements environnementaux et les migrations sont dynamiques et complexes, et qu’elles relèvent de facteurs contextuels (macro), mais aussi qu’elles répondent aussi de facteurs à l’échelle des individus (micro) et des exploitations agricoles (méso). En ce sens, les migrations environnementales constituent, comme
toute autre migration, un phénomène construit et un choix concurrent à
bien d’autres options d’adaptation. La migration, qu’elle soit une stratégie de survie ou une opportunité pour améliorer les conditions de vie, n’est pas synonyme de rupture ou d’abandon du territoire d’origine, même quand elle est motivée par des causes environnementales. La migration des campagnes vers les villes est observée en tout lieu en relation avec le milieu de départ. En Afrique de l’Ouest, les études montrent que les mouvements de population sont le fait de migrations de travail temporaires et/ou circulaires. Les migrants entretiennent le lien avec leur village d’origine et participent à la sécurité alimentaire et, parfois, au développement d’activités agricoles ou extra-agricoles de leur communauté. L’évaluation de la migration en termes de réussite ou d’échec est une démarche complexe qui réclame de prendre en compte à la fois le projet qui a motivé le déplacement, l’expérience migratoire de la personne et les contextes qui ont prévalu au départ et au retour du migrant. En outre, elle est dynamique, dans la mesure où le projet d’un migrant se reconstruit sans cesse au rythme des déconvenues et des succès qu’il rencontre sur son parcours. Pourtant, de la même façon que les théories économiques néoclassiques affirment que tout retour de migration traduit l’incapacité du migrant à maximiser ses revenus attendus dans
son lieu de destination, les tenants d’une « approche maximaliste » de la théorie des facteurs répulsion/attraction considèrent que les
départs en migration pour des raisons environnementales expriment très souvent un échec de l’adaptation de l’individu et du groupe au changement de leur environnement naturel d’origine. D’ailleurs, ils
utiliseront volontiers le terme de « réfugié » qui ne répond pas à une stratégie d’adaptation. La migration saisonnière, bien que résultant en partie de causes environnementales, peut s’analyser exclusivement en termes d’échec. Les nombreuses études menées sur cette question en Afrique ont montré que cette forme de mobilité répond souvent à une logique collective, dont la finalité est de maintenir l’exploitation
agricole, malgré les contraintes auxquelles elle fait face, et de lui donner les moyens techniques et financiers de se développer davantage.
Le site d’observation de Niakhar au Sénégal fournit une possibilité intéressante d’interroger sur un temps long la relation entre les migrations internes et les changements environnementaux et climatiques à évolution lente (à l’exclusion des désastres naturels soudains). Des observations y sont menées depuis plus de cinquante ans, qui fournissent des informations sur l’évolution des migrations, leur
intensité, leurs formes et leurs causes. L’observatoire de population procède aussi depuis 1982 au relevé des quantités de précipitations journalières et documente depuis une dizaine d’années, grâce à plusieurs enquêtes, les performances agricoles et la sécurité alimentaire des exploitations agricoles. D’un point de vue économique, le territoire de Niakhar, constitué de 30 villages, est dominé par une agriculture pluviale à base de mil et d’arachide. Après une longue
période sèche, qui a duré près de trois décennies (1970-1999), on assiste depuis le début des années 2000 à une remontée des cumuls pluviométriques, avec en particulier une amélioration entre août et la mi-septembre. Dans le même temps, on constate que les trajectoires des exploitations agricoles se sont diversifiées et que leurs performances se sont davantage contrastées. Au regard donc de ce nouveau contexte, le propos de ce chapitre est de voir, dans un premier temps,
si les migrations circulaires de travail sont sensibles aux évolutions pluviométriques récentes et à leur forte variabilité. On propose ensuite d’évaluer l’impact de ces migrations sur l’autosuffisance céréalière des ménages, surtout durant les années de mauvaises récoltes. Enfin, si la migration saisonnière s’avère une réponse
aux aléas climatiques, on tente de montrer que les exploitations agricoles n’utilisent pas toutes ce levier d’ajustement. Au total, le recours massif à la migration saisonnière de travail peut donc être fonction de la survenue d’années sèches et de la trop grande vulnérabilité de certaines exploitations agricoles pour faire face à la crise alimentaire qui s’en est suivie.Numéro du document : PMB environnement/99 Niveau Bibliographique : 2 Bull1 (Theme principale) : CONSERVATION DE LA NATURE Bull2 (Theme secondaire) : CONSERVATION DE LA NATURE-CONSIDERATION GENERALE Migrations saisonnières et changement climatique en milieu rural sénégalais : Forme ou échec de l’adaptation ? [texte imprimé] / Valérie Delaunay, Auteur ; Richard Lalou, Auteur . - [s.d.] . - p 287-313.
Accompagne Les sociétés rurales face aux changements climatiques et environnementaux en Afrique de l’Ouest / Benjamin Sultan
Langues : Français (fre)
Catégories : SCIENCES DE L'ENVIRONNEMENT Mots-clés : MIGRATION SAISONNIERE CHANGEMENT CLIMATIQUE MILIEU RURAL SENEGAL Résumé : Les déplacements humains comme conséquence des changements de l’environnement et du climat ne sont pas un phénomène nouveau. Pendant des siècles, les populations ont migré, souvent de façon saisonnière, suite aux modifications de leur environnement. Il s’agit même d’un principe de vie pour les populations nomades et pastorales, toujours
en quête de nouvelles ressources. Cependant, la question des relations entre les migrations et l’environnement n’a investi le débat scientifique que très récent, une première fois dans les années 1980, à l’occasion de la crise écologique majeure que furent les grandes sécheresses du Sahel et, une seconde fois, avec l’émergence
du paradigme du changement climatique, dans les années 1990. Cette réflexion se globalise au début des années 1990, quand la communauté internationale commence à reconnaître le défi mondial qu’est le changement climatique, ainsi que ses liens et ses impacts sur la mobilité humaine. À cette occasion, le débat se polarise entre deux visions théoriques de la migration environnementale. La
première approche, qui tend à dominer le débat, repose sur les théories conventionnelles de « répulsion/attraction » (push-pull theories). Les changements environnementaux dans les pays pauvres résultent d’une pression démographique sur les ressources naturelles, supérieure à la capacité de charge du territoire, provoquant en retour l’exode des populations. D’inspiration néo-malthusienne, cette approche
propose donc une explication « naturalisante », mécanique et totalisante, où la migration est le résultat d’une croissance de la population qui dépasse les limites des ressources naturelles. La migration environnementale est ainsi une fuite face à une
menace urgente – un abandon du milieu d’origine devenu inhospitalier –, un échec de l’auto-adaptation des individus et des systèmes. Pour ce courant de pensée, il s’agit par conséquent d’un déplacement forcé, commandé par le facteur environnemental. À ce titre, certains travaux sur les pays les plus pauvres décrivent la migration rurale-urbaine comme la réponse définitive aux difficultés des ménages ruraux qui ne parviennent à s’adapter ni à la pression foncière, ni au
désengagement de l’État dans les filières agricoles, ni
à la dégradation de l’environnement. Même si les migrations des ruraux surviennent plus souvent quand les pluies annuelles sont insuffisantes et que la sécurité alimentaire des ménages n’est plus assurée, elles répondent aussi à une stratégie collective, définie au niveau de l’exploitation agricole. Ces analyses considèrent que les relations entre les changements environnementaux et les migrations sont dynamiques et complexes, et qu’elles relèvent de facteurs contextuels (macro), mais aussi qu’elles répondent aussi de facteurs à l’échelle des individus (micro) et des exploitations agricoles (méso). En ce sens, les migrations environnementales constituent, comme
toute autre migration, un phénomène construit et un choix concurrent à
bien d’autres options d’adaptation. La migration, qu’elle soit une stratégie de survie ou une opportunité pour améliorer les conditions de vie, n’est pas synonyme de rupture ou d’abandon du territoire d’origine, même quand elle est motivée par des causes environnementales. La migration des campagnes vers les villes est observée en tout lieu en relation avec le milieu de départ. En Afrique de l’Ouest, les études montrent que les mouvements de population sont le fait de migrations de travail temporaires et/ou circulaires. Les migrants entretiennent le lien avec leur village d’origine et participent à la sécurité alimentaire et, parfois, au développement d’activités agricoles ou extra-agricoles de leur communauté. L’évaluation de la migration en termes de réussite ou d’échec est une démarche complexe qui réclame de prendre en compte à la fois le projet qui a motivé le déplacement, l’expérience migratoire de la personne et les contextes qui ont prévalu au départ et au retour du migrant. En outre, elle est dynamique, dans la mesure où le projet d’un migrant se reconstruit sans cesse au rythme des déconvenues et des succès qu’il rencontre sur son parcours. Pourtant, de la même façon que les théories économiques néoclassiques affirment que tout retour de migration traduit l’incapacité du migrant à maximiser ses revenus attendus dans
son lieu de destination, les tenants d’une « approche maximaliste » de la théorie des facteurs répulsion/attraction considèrent que les
départs en migration pour des raisons environnementales expriment très souvent un échec de l’adaptation de l’individu et du groupe au changement de leur environnement naturel d’origine. D’ailleurs, ils
utiliseront volontiers le terme de « réfugié » qui ne répond pas à une stratégie d’adaptation. La migration saisonnière, bien que résultant en partie de causes environnementales, peut s’analyser exclusivement en termes d’échec. Les nombreuses études menées sur cette question en Afrique ont montré que cette forme de mobilité répond souvent à une logique collective, dont la finalité est de maintenir l’exploitation
agricole, malgré les contraintes auxquelles elle fait face, et de lui donner les moyens techniques et financiers de se développer davantage.
Le site d’observation de Niakhar au Sénégal fournit une possibilité intéressante d’interroger sur un temps long la relation entre les migrations internes et les changements environnementaux et climatiques à évolution lente (à l’exclusion des désastres naturels soudains). Des observations y sont menées depuis plus de cinquante ans, qui fournissent des informations sur l’évolution des migrations, leur
intensité, leurs formes et leurs causes. L’observatoire de population procède aussi depuis 1982 au relevé des quantités de précipitations journalières et documente depuis une dizaine d’années, grâce à plusieurs enquêtes, les performances agricoles et la sécurité alimentaire des exploitations agricoles. D’un point de vue économique, le territoire de Niakhar, constitué de 30 villages, est dominé par une agriculture pluviale à base de mil et d’arachide. Après une longue
période sèche, qui a duré près de trois décennies (1970-1999), on assiste depuis le début des années 2000 à une remontée des cumuls pluviométriques, avec en particulier une amélioration entre août et la mi-septembre. Dans le même temps, on constate que les trajectoires des exploitations agricoles se sont diversifiées et que leurs performances se sont davantage contrastées. Au regard donc de ce nouveau contexte, le propos de ce chapitre est de voir, dans un premier temps,
si les migrations circulaires de travail sont sensibles aux évolutions pluviométriques récentes et à leur forte variabilité. On propose ensuite d’évaluer l’impact de ces migrations sur l’autosuffisance céréalière des ménages, surtout durant les années de mauvaises récoltes. Enfin, si la migration saisonnière s’avère une réponse
aux aléas climatiques, on tente de montrer que les exploitations agricoles n’utilisent pas toutes ce levier d’ajustement. Au total, le recours massif à la migration saisonnière de travail peut donc être fonction de la survenue d’années sèches et de la trop grande vulnérabilité de certaines exploitations agricoles pour faire face à la crise alimentaire qui s’en est suivie.Numéro du document : PMB environnement/99 Niveau Bibliographique : 2 Bull1 (Theme principale) : CONSERVATION DE LA NATURE Bull2 (Theme secondaire) : CONSERVATION DE LA NATURE-CONSIDERATION GENERALE Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité Origine 42625 PMB environnement /99 Document Bibiotheque CIDST Bibliotheque DDI Exclu du prêt Achat
Accompagne Les sociétés rurales face aux changements climatiques et environnementaux en Afrique de l’Ouest / Benjamin Sultan
Titre : Observations et perceptions des changements climatiques : Analyse comparée dans trois pays d’Afrique de l’Ouest Type de document : texte imprimé Auteurs : Benjamin Sultan, Auteur ; Richard Lalou, Auteur ; Frédéric Kosmowski, Auteur Importance : p 89-110 Langues : Français (fre) Catégories : SCIENCES DE L'ENVIRONNEMENT Mots-clés : CHANGEMENT CLIMATIQUE AFRIQUE DE L'OUEST Résumé : Les processus cognitifs à l’oeuvre dans l’assimilation d’une information perçue et dans celle d’une information apprise sont également différents. L’apprentissage du changement climatique par l’expérience personnelle et répétée repose sur des mécanismes
qui font appel au sensible, au tangible et à l’immédiateté, et les interprétations qui en découlent relèvent de principes associatifs et affectifs (WEBER, 2010). En se fondant sur l’aléa, plus que sur le risque – surtout quand il est faible –, la perception
est aussi plus volatile, car susceptible de changer quand le danger se fait moins fréquent ou quand ses impacts sont moins importants. À l’inverse, l’apprentissage par la description statistique suppose une démarche analytique et intelligible, et nécessite un temps d’assimilation plus long. Plusieurs raisons sont mises en évidence par les auteurs pour expliquer ces divergences. La notion d’un « idéal pluviométrique » à travers lequel l’évolution des pluies est jugée par les exploitants est avancée par MEZE-HAUSKEN. Dans cette perspective, la perception des changements climatiques est basée sur les besoins pluviométriques – nécessaires aux besoins du ménage – plutôt que sur la pluviométrie réelle, conduisant ainsi à un décalage avec
les attentes. D’autres auteurs soulignent le fait que les événements récents peuvent influencer les perceptions sur la tendance des précipitations à long terme. Enfin, une troisième explication est liée à des changements dans les systèmes de production, qui sont difficiles à distinguer des modèles de précipitations. En s’appuyant sur ces différentes analyses, on propose d’interroger les perceptions
des évolutions climatiques récentes par les populations d’Afrique de l’Ouest et de les confronter aux observations des scientifiques. Le climat et sa dynamique actuelle n’étant pas à l’évidence une réalité uniforme à l’échelle de la région continentale, on a considéré trois pays afin de couvrir un large éventail de zones géo-climatiques.
Le Niger, traversé par trois strates de climat, qui vont des zones désertiques au nord, au début de la zone semi-aride du sud, est pris en compte dans sa totalité, et renseigne les perceptions climatiques dans tous les milieux d’habitat. Les deux autres pays
portent sur des zones plus restreintes et toutes rurales. Au Bénin,
l’étude se situe dans la partie nord du pays, dans sa zone soudano-guinéenne. Quant au territoire étudié au Sénégal, il se positionne d’un point de vue pluviométrique entre les deux autres pays, dans une zone semi-aride de savane arborée. C’est donc sous l’éclairage de ces trois contextes et de tous les milieux de résidence
que on évalue, à l’aune des observations scientifiques, les capacités des populations à détecter les changements récents du climat. On tente de comprendre comment ces mêmes populations parviennent à percevoir les réalités du climat, en fonction de leurs dispositions sociales et professionnelles et des déterminations de leur milieu. L’hypothèse centrale à cette étude est que les individus détectent d’autant mieux les évolutions du climat qu’ils sont connectés à leur environnement naturel.Numéro du document : PMB environnement/99 Niveau Bibliographique : 2 Bull1 (Theme principale) : METEOROLOGIE;ATMOSPHERE;CLIMATOLOGIE Bull2 (Theme secondaire) : ATMOSPHERE ET CLIMATOLOGIE-CONSIDERATION GENERALE Observations et perceptions des changements climatiques : Analyse comparée dans trois pays d’Afrique de l’Ouest [texte imprimé] / Benjamin Sultan, Auteur ; Richard Lalou, Auteur ; Frédéric Kosmowski, Auteur . - [s.d.] . - p 89-110.
Accompagne Les sociétés rurales face aux changements climatiques et environnementaux en Afrique de l’Ouest / Benjamin Sultan
Langues : Français (fre)
Catégories : SCIENCES DE L'ENVIRONNEMENT Mots-clés : CHANGEMENT CLIMATIQUE AFRIQUE DE L'OUEST Résumé : Les processus cognitifs à l’oeuvre dans l’assimilation d’une information perçue et dans celle d’une information apprise sont également différents. L’apprentissage du changement climatique par l’expérience personnelle et répétée repose sur des mécanismes
qui font appel au sensible, au tangible et à l’immédiateté, et les interprétations qui en découlent relèvent de principes associatifs et affectifs (WEBER, 2010). En se fondant sur l’aléa, plus que sur le risque – surtout quand il est faible –, la perception
est aussi plus volatile, car susceptible de changer quand le danger se fait moins fréquent ou quand ses impacts sont moins importants. À l’inverse, l’apprentissage par la description statistique suppose une démarche analytique et intelligible, et nécessite un temps d’assimilation plus long. Plusieurs raisons sont mises en évidence par les auteurs pour expliquer ces divergences. La notion d’un « idéal pluviométrique » à travers lequel l’évolution des pluies est jugée par les exploitants est avancée par MEZE-HAUSKEN. Dans cette perspective, la perception des changements climatiques est basée sur les besoins pluviométriques – nécessaires aux besoins du ménage – plutôt que sur la pluviométrie réelle, conduisant ainsi à un décalage avec
les attentes. D’autres auteurs soulignent le fait que les événements récents peuvent influencer les perceptions sur la tendance des précipitations à long terme. Enfin, une troisième explication est liée à des changements dans les systèmes de production, qui sont difficiles à distinguer des modèles de précipitations. En s’appuyant sur ces différentes analyses, on propose d’interroger les perceptions
des évolutions climatiques récentes par les populations d’Afrique de l’Ouest et de les confronter aux observations des scientifiques. Le climat et sa dynamique actuelle n’étant pas à l’évidence une réalité uniforme à l’échelle de la région continentale, on a considéré trois pays afin de couvrir un large éventail de zones géo-climatiques.
Le Niger, traversé par trois strates de climat, qui vont des zones désertiques au nord, au début de la zone semi-aride du sud, est pris en compte dans sa totalité, et renseigne les perceptions climatiques dans tous les milieux d’habitat. Les deux autres pays
portent sur des zones plus restreintes et toutes rurales. Au Bénin,
l’étude se situe dans la partie nord du pays, dans sa zone soudano-guinéenne. Quant au territoire étudié au Sénégal, il se positionne d’un point de vue pluviométrique entre les deux autres pays, dans une zone semi-aride de savane arborée. C’est donc sous l’éclairage de ces trois contextes et de tous les milieux de résidence
que on évalue, à l’aune des observations scientifiques, les capacités des populations à détecter les changements récents du climat. On tente de comprendre comment ces mêmes populations parviennent à percevoir les réalités du climat, en fonction de leurs dispositions sociales et professionnelles et des déterminations de leur milieu. L’hypothèse centrale à cette étude est que les individus détectent d’autant mieux les évolutions du climat qu’ils sont connectés à leur environnement naturel.Numéro du document : PMB environnement/99 Niveau Bibliographique : 2 Bull1 (Theme principale) : METEOROLOGIE;ATMOSPHERE;CLIMATOLOGIE Bull2 (Theme secondaire) : ATMOSPHERE ET CLIMATOLOGIE-CONSIDERATION GENERALE Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité Origine 42612 PMB environnement /99 Document Bibiotheque CIDST Bibliotheque DDI Exclu du prêt Achat
Accompagne Les sociétés rurales face aux changements climatiques et environnementaux en Afrique de l’Ouest / Benjamin Sultan
Titre : Le retour du mil sanio dans le Sine : Une adaptation raisonnée à l’évolution climatique Type de document : texte imprimé Auteurs : Patrice Kouakou, Auteur ; Richard Lalou, Auteur ; Bertrand Muller, Auteur Importance : p 377-401 Langues : Français (fre) Catégories : SCIENCES AGRICOLES Mots-clés : CULTURE DU MIL SANIO SINE EVOLUTION CLIMATIQUE PLUVIOMETRIE AFRIQUE Résumé : Depuis le milieu des années 2000, le mil de type sanio1 est réapparu dans plusieurs villages du Sine, entre Bambey, Diourbel et Fatick. Pourtant, ce mil à cycle long a disparu des paysages agraires de la moitié nord du Sénégal au cours des années 1970 en raison de la raréfaction brutale des pluies, pour se maintenir plus au sud,
dans les régions arrosées du Saloum et au-delà jusqu’en Casamance. Étant donné que la quantité des pluies a augmenté à partir du milieu des années 1990 partout au Sénégal, on a formulé l’hypothèse que cette résurgence peut constituer un « marqueur » agronomique robuste de l’évolution pluviométrique récente dans le centre-ouest du Sénégal et témoigner de la capacité des paysans à s’adapter et de façon autonome, i. e. sans l’appui de l’ingénierie agronomique, aux changements de leur environnement. Pour autant, si l’opportunité climatique – offerte par le retour des pluies – paraît une condition nécessaire à la production du sanio, elle n’est peut-être pas suffisante pour expliquer que le sanio n’est plus aujourd’hui, comme par le passé, le choix de tous
les paysans. Depuis que la thématique du changement climatique est devenue un paradigme ordinaire de la science et de l’action publique, il est usuel de reconnaître que l’agriculture africaine manque de moyens financiers et technologiques pour s’adapter aux aléas climatiques et environnementaux. Pourtant, l’adaptation, qu’elle soit individuelle ou collective, n’est pas inconnue des paysans d’Afrique, qui tous les jours font face à la précarité (des ressources et des
conditions de vie) produite par les variations et les événements extrêmes du climat. Elle est même une nécessité, inhérente à toute stratégie de survie des familles les plus vulnérables. Donc, tout comme que le climat n’est pas une condition suffisante à l’adaptation, la pauvreté n’en est sans doute pas davantage une limite absolue. L’adaptation (ou l’option adaptative) répond à un ensemble complexe de
contraintes, d’opportunités et de choix, motivés par les trajectoires et les capacités des paysans. La mémoire agricole et culturelle des acteurs et du système, les ressources des paysans (sol, main-d’oeuvre et moyens financiers), le système d’exploitation pratiqué et les influences professionnelles peuvent expliquer, avec d’autres facteurs, que dans un même contexte climatique et parmi une paysannerie pauvre on
décèle des différences importantes dans les pratiques d’adaptation agricoles. Dans le cadre du projet de recherche Escape (2011-2015), on est intéressé à la réapparition du sanio dans la région agricole sereer située entre Bambey, Diourbel et Fatick, afin d’en cerner l’importance et d’en comprendre les différents déterminants, qu’ils soient biophysiques, économiques ou sociaux-culturels. On a en premier lieu voulu vérifier le rôle du regain pluviométrique dans ce processus et évaluer l’impact des risques climatiques sur la production de cette culture. Puis une enquête sociologique et agronomique sur un échantillon de 1 000 exploitations agricoles, complétée par des entretiens avec les exploitants et des observations
de terrain, a permis de fournir un modèle explicatif au niveau des exploitations du retour du sanio et d’évaluer les surfaces emblavées. Enfin, on a tenté de décrire les dynamiques de diffusion du sanio à partir d’une analyse spatiale et historique. En reconstituant une première histoire locale du sanio, on a donc voulu interroger
les capacités et les limites d’adaptation des petites exploitations familiales de cette région du Sénégal à une évolution climatique.Numéro du document : PMB environnement/99 Niveau Bibliographique : 2 Bull1 (Theme principale) : SCIENCES ET PRODUCTION VEGETALES Bull2 (Theme secondaire) : PRODUCTION DES SEMENCES Le retour du mil sanio dans le Sine : Une adaptation raisonnée à l’évolution climatique [texte imprimé] / Patrice Kouakou, Auteur ; Richard Lalou, Auteur ; Bertrand Muller, Auteur . - [s.d.] . - p 377-401.
Accompagne Les sociétés rurales face aux changements climatiques et environnementaux en Afrique de l’Ouest / Benjamin Sultan
Langues : Français (fre)
Catégories : SCIENCES AGRICOLES Mots-clés : CULTURE DU MIL SANIO SINE EVOLUTION CLIMATIQUE PLUVIOMETRIE AFRIQUE Résumé : Depuis le milieu des années 2000, le mil de type sanio1 est réapparu dans plusieurs villages du Sine, entre Bambey, Diourbel et Fatick. Pourtant, ce mil à cycle long a disparu des paysages agraires de la moitié nord du Sénégal au cours des années 1970 en raison de la raréfaction brutale des pluies, pour se maintenir plus au sud,
dans les régions arrosées du Saloum et au-delà jusqu’en Casamance. Étant donné que la quantité des pluies a augmenté à partir du milieu des années 1990 partout au Sénégal, on a formulé l’hypothèse que cette résurgence peut constituer un « marqueur » agronomique robuste de l’évolution pluviométrique récente dans le centre-ouest du Sénégal et témoigner de la capacité des paysans à s’adapter et de façon autonome, i. e. sans l’appui de l’ingénierie agronomique, aux changements de leur environnement. Pour autant, si l’opportunité climatique – offerte par le retour des pluies – paraît une condition nécessaire à la production du sanio, elle n’est peut-être pas suffisante pour expliquer que le sanio n’est plus aujourd’hui, comme par le passé, le choix de tous
les paysans. Depuis que la thématique du changement climatique est devenue un paradigme ordinaire de la science et de l’action publique, il est usuel de reconnaître que l’agriculture africaine manque de moyens financiers et technologiques pour s’adapter aux aléas climatiques et environnementaux. Pourtant, l’adaptation, qu’elle soit individuelle ou collective, n’est pas inconnue des paysans d’Afrique, qui tous les jours font face à la précarité (des ressources et des
conditions de vie) produite par les variations et les événements extrêmes du climat. Elle est même une nécessité, inhérente à toute stratégie de survie des familles les plus vulnérables. Donc, tout comme que le climat n’est pas une condition suffisante à l’adaptation, la pauvreté n’en est sans doute pas davantage une limite absolue. L’adaptation (ou l’option adaptative) répond à un ensemble complexe de
contraintes, d’opportunités et de choix, motivés par les trajectoires et les capacités des paysans. La mémoire agricole et culturelle des acteurs et du système, les ressources des paysans (sol, main-d’oeuvre et moyens financiers), le système d’exploitation pratiqué et les influences professionnelles peuvent expliquer, avec d’autres facteurs, que dans un même contexte climatique et parmi une paysannerie pauvre on
décèle des différences importantes dans les pratiques d’adaptation agricoles. Dans le cadre du projet de recherche Escape (2011-2015), on est intéressé à la réapparition du sanio dans la région agricole sereer située entre Bambey, Diourbel et Fatick, afin d’en cerner l’importance et d’en comprendre les différents déterminants, qu’ils soient biophysiques, économiques ou sociaux-culturels. On a en premier lieu voulu vérifier le rôle du regain pluviométrique dans ce processus et évaluer l’impact des risques climatiques sur la production de cette culture. Puis une enquête sociologique et agronomique sur un échantillon de 1 000 exploitations agricoles, complétée par des entretiens avec les exploitants et des observations
de terrain, a permis de fournir un modèle explicatif au niveau des exploitations du retour du sanio et d’évaluer les surfaces emblavées. Enfin, on a tenté de décrire les dynamiques de diffusion du sanio à partir d’une analyse spatiale et historique. En reconstituant une première histoire locale du sanio, on a donc voulu interroger
les capacités et les limites d’adaptation des petites exploitations familiales de cette région du Sénégal à une évolution climatique.Numéro du document : PMB environnement/99 Niveau Bibliographique : 2 Bull1 (Theme principale) : SCIENCES ET PRODUCTION VEGETALES Bull2 (Theme secondaire) : PRODUCTION DES SEMENCES Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité Origine 42619 PMB environnement /99 Document Bibiotheque CIDST Bibliotheque DDI Exclu du prêt Achat