Titre : |
Innover en milieu rural ouest-africain : Quels changements dans les pratiques agricoles des exploitants ? |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Frédéric Kosmowski, Auteur ; Bertrand Muller, Auteur ; Moustapha Gibigaye, Auteur |
Importance : |
p 359-375 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
SCIENCES AGRICOLES
|
Mots-clés : |
INNOVATION EN MILIEU RURAL PRATIQUE AGRICOLE NOUVELLE CULTURE AFRIQUE DE L'OUEST |
Résumé : |
En milieu rural ouest-africain, l’activité agricole s’exerce dans un contexte de pauvreté et les exploitants, déjà confrontés à de multiples stress, devront faire face aux changements climatiques. Face à ce risque, l’adaptation aux changements climatiques s’est imposée ces dernières décennies comme une thématique de recherche majeure. Le concept d’adaptation aux changements climatiques ne souffre
d’aucune ambiguïté : il s’agit, par des politiques appropriées, de renforcer la capacité des populations les plus vulnérables à répondre aux défis posés par les changements climatiques. L’International Panel on Climate Change (IPCC) définit l’adaptation comme « un changement au sein des systèmes de production en réponse à des changements/variabilité climatiques dans un contexte de changements
sociaux et environnementaux en interaction. L’adaptation est une manifestation des capacités d’adaptation ». Guidée par des objectifs politiques, l’adaptation est une réponse directe et intentionnelle, imposée par une évolution climatique extérieure aux systèmes humains et naturels. Cette approche, dominante dans la littérature sur les changements climatiques, présente plusieurs limites. D’abord, si la perception des stress joue un rôle dans les processus de décision, la perception n’est pas suffisante pour entraîner une réaction
adaptative. De plus, la collecte des perceptions peut être
affectée par des biais (MADDISON; GBETIBOUO,). Devant un enquêteur,
les enquêtés peuvent adopter une attitude positive face aux questions posées (en répondant le plus souvent par l’affirmative), et le recueil de la perception des changements montre souvent une faible variance dans les réponses. Ensuite, une adaptation peut diminuer les risques associés à la variabilité/ changements climatiques sans avoir été mise en oeuvre dans cette perspective. Le cas des variétés améliorées est un bon exemple, car elles présentent de nombreux avantages, parmi lesquels la tolérance à la sécheresse, la résistance aux parasites, une meilleure qualité de grains et l’augmentation des rendements. Enfin, une adaptation à un stress climatique peut résulter d’un phénomène collectif, passant au travers du filtre des perceptions individuelles.
Cette idée que certains phénomènes sociaux échappent à la conscience
des individus est à l’origine de la sociologie. Ainsi, la dynamique
globale d’adaptation d’un système socio-écologique peut entraîner de nombreuses réactions mimétiques et l’adaptation peut survenir dans ce cadre collectif. Une approche compréhensive, qui place les changements de pratiques au coeur de sa démarche, nous semble constituer un modèle d’analyse beaucoup plus pertinent pour l’étude des stratégies d’adaptation aux changements climatiques. C’est cette démarche que présente cet article, en décrivant les changements mis en
oeuvre par les exploitants. Ainsi, pour permettre de renforcer la résilience aux changements climatiques et s’inscrire dans la durabilité, une mesure de l’adaptation doit satisfaire les conditions suivantes : intégrer à la fois les systèmes sociaux et écologiques ; saisir le caractère contextuel des phénomènes d’adaptation
(dimension spatiale); prendre en compte le contexte de multiples stress (d’origine climatique et non climatique) dans lequel s’inscrivent ces changements, et qui sont facteur de vulnérabilité. Dans cet article, l’adaptation est envisagée sous l’angle d’un changement, d’une
prise de décision et d’une dynamique sociale. Elle est un changement des pratiques agricoles, mis en oeuvre par les exploitants et s’inscrivant dans un contexte plus large. Elle est une prise de décision, mais aussi une dynamique sociale. Une étude de cas
menée à Djougou (Bénin) décrit quels changements les exploitants ont apporté à leurs pratiques agricoles, et quel sens ils donnent à ces changements. Basé sur une méthodologie mixte – qualitative et quantitative –, ce modèle d’analyse utilise
différentes échelles spatiales. Cinq changements récents introduits par les exploitants sont ensuite décrits dans cet article. Ces changements ont en commun d’être peu coûteux, motivés par la recherche de bénéfices rapides et ils n’impliquent que des modifications mineures des systèmes de production. Les raisons avancées pour expliquer ces changements sont liées à des opportunités commerciales, à des perspectives d’augmentation des rendements ou de diminution des risques en
période de soudure. |
Numéro du document : |
PMB environnement/99 |
Niveau Bibliographique : |
2 |
Bull1 (Theme principale) : |
AGRICULTURE EN GENERAL |
Bull2 (Theme secondaire) : |
AGRICULTURE-CONSIDERATIONS GENERALES |
Innover en milieu rural ouest-africain : Quels changements dans les pratiques agricoles des exploitants ? [texte imprimé] / Frédéric Kosmowski, Auteur ; Bertrand Muller, Auteur ; Moustapha Gibigaye, Auteur . - [s.d.] . - p 359-375. Langues : Français ( fre)
Catégories : |
SCIENCES AGRICOLES
|
Mots-clés : |
INNOVATION EN MILIEU RURAL PRATIQUE AGRICOLE NOUVELLE CULTURE AFRIQUE DE L'OUEST |
Résumé : |
En milieu rural ouest-africain, l’activité agricole s’exerce dans un contexte de pauvreté et les exploitants, déjà confrontés à de multiples stress, devront faire face aux changements climatiques. Face à ce risque, l’adaptation aux changements climatiques s’est imposée ces dernières décennies comme une thématique de recherche majeure. Le concept d’adaptation aux changements climatiques ne souffre
d’aucune ambiguïté : il s’agit, par des politiques appropriées, de renforcer la capacité des populations les plus vulnérables à répondre aux défis posés par les changements climatiques. L’International Panel on Climate Change (IPCC) définit l’adaptation comme « un changement au sein des systèmes de production en réponse à des changements/variabilité climatiques dans un contexte de changements
sociaux et environnementaux en interaction. L’adaptation est une manifestation des capacités d’adaptation ». Guidée par des objectifs politiques, l’adaptation est une réponse directe et intentionnelle, imposée par une évolution climatique extérieure aux systèmes humains et naturels. Cette approche, dominante dans la littérature sur les changements climatiques, présente plusieurs limites. D’abord, si la perception des stress joue un rôle dans les processus de décision, la perception n’est pas suffisante pour entraîner une réaction
adaptative. De plus, la collecte des perceptions peut être
affectée par des biais (MADDISON; GBETIBOUO,). Devant un enquêteur,
les enquêtés peuvent adopter une attitude positive face aux questions posées (en répondant le plus souvent par l’affirmative), et le recueil de la perception des changements montre souvent une faible variance dans les réponses. Ensuite, une adaptation peut diminuer les risques associés à la variabilité/ changements climatiques sans avoir été mise en oeuvre dans cette perspective. Le cas des variétés améliorées est un bon exemple, car elles présentent de nombreux avantages, parmi lesquels la tolérance à la sécheresse, la résistance aux parasites, une meilleure qualité de grains et l’augmentation des rendements. Enfin, une adaptation à un stress climatique peut résulter d’un phénomène collectif, passant au travers du filtre des perceptions individuelles.
Cette idée que certains phénomènes sociaux échappent à la conscience
des individus est à l’origine de la sociologie. Ainsi, la dynamique
globale d’adaptation d’un système socio-écologique peut entraîner de nombreuses réactions mimétiques et l’adaptation peut survenir dans ce cadre collectif. Une approche compréhensive, qui place les changements de pratiques au coeur de sa démarche, nous semble constituer un modèle d’analyse beaucoup plus pertinent pour l’étude des stratégies d’adaptation aux changements climatiques. C’est cette démarche que présente cet article, en décrivant les changements mis en
oeuvre par les exploitants. Ainsi, pour permettre de renforcer la résilience aux changements climatiques et s’inscrire dans la durabilité, une mesure de l’adaptation doit satisfaire les conditions suivantes : intégrer à la fois les systèmes sociaux et écologiques ; saisir le caractère contextuel des phénomènes d’adaptation
(dimension spatiale); prendre en compte le contexte de multiples stress (d’origine climatique et non climatique) dans lequel s’inscrivent ces changements, et qui sont facteur de vulnérabilité. Dans cet article, l’adaptation est envisagée sous l’angle d’un changement, d’une
prise de décision et d’une dynamique sociale. Elle est un changement des pratiques agricoles, mis en oeuvre par les exploitants et s’inscrivant dans un contexte plus large. Elle est une prise de décision, mais aussi une dynamique sociale. Une étude de cas
menée à Djougou (Bénin) décrit quels changements les exploitants ont apporté à leurs pratiques agricoles, et quel sens ils donnent à ces changements. Basé sur une méthodologie mixte – qualitative et quantitative –, ce modèle d’analyse utilise
différentes échelles spatiales. Cinq changements récents introduits par les exploitants sont ensuite décrits dans cet article. Ces changements ont en commun d’être peu coûteux, motivés par la recherche de bénéfices rapides et ils n’impliquent que des modifications mineures des systèmes de production. Les raisons avancées pour expliquer ces changements sont liées à des opportunités commerciales, à des perspectives d’augmentation des rendements ou de diminution des risques en
période de soudure. |
Numéro du document : |
PMB environnement/99 |
Niveau Bibliographique : |
2 |
Bull1 (Theme principale) : |
AGRICULTURE EN GENERAL |
Bull2 (Theme secondaire) : |
AGRICULTURE-CONSIDERATIONS GENERALES |
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